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Des incidents ont éclaté entre détenus et gardiens à la prison de Guantanamo

sabato 20 maggio 2006.
 

Un groupe de prisonniers a attaqué des gardiens de la prison américaine de Guantanamo, jeudi 18 mai, mais selon des sources militaires, il n’y aurait pas eu de victime. Les gardiens affirment avoir voulu intervenir pour tenter d’empêcher une quatrième tentative de suicide dans la même journée lorsqu’ils ont été pris à partie par plusieurs prisonniers. Il s’agit du premier incident de ce type rendu public depuis la création de la base de Guantanamo, à Cuba, en 2001. Selon le commandant Robert Durand, un porte-parole de la prison, les gardiens ont été attaqués par des prisonniers qui leur ont lancé des "ventilateurs, des installations électriques et d’autres d’armes improvisées". Le porte-parole a précisé que l’utilisation de la force a été "minimale" pour empêcher tout débordement. Les détenus auraient ensuite été transférés dans des quartiers de haute sécurité de la prison.

Un détenu a tenté de se pendre et trois autres ont ingéré des médicaments, a précisé le commandant Durand. Jeudi soir, deux d’entre eux étaient encore hospitalisés mais leur vie n’était pas en danger. La direction du camp de Guantanamo n’a pas précisé la nationalité des détenus ni le motif de leurs tentatives de suicide, qui sont intervenues le jour où les Etats-Unis ont annoncé la libération de quinze détenus saoudiens. Depuis l’ouverture du camp en 2002, il y a eu 41 tentatives de suicide par au moins 23 prisonniers, selon la direction du camp. Un des prisonniers a fait 12 tentatives de suicide.

L’ONU CRITIQUE LES ETATS-UNIS

Ces événements interviennent alors qu’un rapport du Comité de l’ONU contre la torture, publié vendredi 19 mai, estime que les Etats-Unis doivent "prendre des mesures énergiques pour éradiquer toute forme de torture" par leurs forces de sécurité en Afghanistan et en Irak et fermer leurs centres de détention secrets. Les Etats-Unis "doivent cesser de détenir quiconque à Guantanamo Bay et fermer ce centre de détention, permettre aux détenus d’être jugés ou bien les relâcher le plus vite possible, s’assurer qu’ils ne sont pas renvoyés vers un pays où ils pourraient courir un risque réel de torture", réclame le Comité. Ils doivent "reconnaître que détenir des personnes dans des installations secrètes constitue, en soi, un acte de torture ou un traitement ou un châtiment cruel, inhumain ou dégradant selon sa nature exacte, son objectif ou sa sévérité", a estimé le Comité dans ses conclusions.

Le rapport du Comité est le premier à viser les Etats-Unis depuis les attentats du 11 septembre 2001. Le Comité, composé d’une dizaine d’experts indépendants, a étudié le respect par les Etats-Unis de la Convention de l’ONU contre la torture de 1984, comme il le fait régulièrement avec tous les Etats signataires.

La Maison Blanche a réagi en assurant que les prisonniers étaient bien traités à Guantanamo et qu’ils étaient interrogés dans le respect des lois américaines. M. Bush a "dit qu’il préfèrerait que nous puissions à un moment donné fermer Guantanamo", a rapporté Tony Snow, le porte-parole de la Maison Blanche, citant les déclarations récentes du président sur une télévision allemande. M. Snow a répété que l’administration attendait un arrêt de la Cour suprême, qui pourrait tomber dans les prochaines semaines et qui dira si les détenus doivent être jugés devant un tribunal civil ou militaire. Il a souligné que les prisonniers de Guantanamo étaient des gens "dangereux".

Avec AFP et AP

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